Après un petit détour vers le street art, retour à
une valeur sûre : le château de Versailles.
La magnificence du lieu et de ses jardins n'est plus à
prouver, mais je trouve qu'elle est particulièrement
mise en valeur ces temps-ci, avec les grandes eaux,
c'est-à-dire la mise en route saisonnière des fontaines
(avec des spectacles de jour et de nuit), et surtout,
avec l'exposition des œuvres monumentales de Bernar
Venet dans les jardins, qui se tient en ce moment et
jusqu'au 1er Novembre 2011.
Pour en savoir plus sur Bernar Venet, il suffit de le deman-
der: sa vie, son œuvre.
Quand je me suis rendue à Versailles, je ne savais pas du
tout que cette exposition y avait lieu , mais je dois dire que
ça a été une agréable surprise, de taille qui plus est.
Je ne pense pas que cette exposition puisse créer une
polémique semblable à celle que Jeff Koons avait suscitée,
d'abord parce qu'elle n'entame en rien l'intégrité du château,
étant placée exclusivement dans les jardins, mais aussi
parce que les structures métalliques couleur rouille (une
des couleurs complémentaires du vert) s'harmonisent
parfaitement bien avec la végétation et les arrangements
classiques des jardins de Le Nôtre.
De fait, elle contribue à mettre les deux en valeur,
puisque ces structures sont toutes arrondies ou évoquent
le cercle, ce qui casse la rigidité des lignes et des perspec-
tives des jardins à la française, auxquels je préfère habituel-
lement les jardins anglais, plus fou-fous et sauvages, et qui
laissent la place à la nature pour s'exprimer, alors que les
maîtres mots du paysagisme à la française semblent être
"maîtrise" et "contrôle".
C'est ce qu'explique l'artiste lui-même, sur le site du
château de Versailles :
« Lorsque Jean-Jacques Aillagon m’a proposé d’investir le Château
de Versailles, j’ai pris cette invitation comme une grande chance
d’exposer mes sculptures, mais aussi ma conception de l’espace.
(...)
Durant l’âge d’or de Versailles, on aurait appelé ces montages
des « caprices », dans mon cas il s’agissait de « caprices »
sculpturaux et non plus architecturaux.
Je vois dans Versailles des espaces ouverts et immenses, des
perspectives à perte de vue. C’est à la fois le lieu idéal pour installer
mes sculptures et un véritable challenge de se retrouver confronté à
un paysage sublime et grandiose. Mes Arcs doivent s’y intégrer sans
se perdre dans l’espace, pour cela de nombreux paramètres sont à
prendre en considération, c’est pourquoi j’ai tenu à réaliser de nou-
velles sculptures pour cette exposition, les adaptant à la topologie
et à l’échelle du lieu.
Il était évident que je n’allais pas m’installer à l’intérieur du Château,
mes sculptures ne s’y prêtent pas, alors qu’elles trouvent toute leur
plénitude dans les allées des jardins de Le Nôtre. Je pense à ces
levers et couchers de soleil dont la lumière dorée va mettre en va-
leur le rouge-brun de l’acier corten.
Les courbes de mes sculptures contrasteront avec la géométrie
angulaire des jardins tandis qu’elles accompagneront les contours
circulaires du bassin d’Apollon et du Grand Canal. »
Bernar Venet
Pour lire l'interview complète, cliquez ici.
Voici un petit aperçu de l'expo, je vous souhaite une
bonne balade...
Voilà, refermons la parenthèse (enchantée), et merci M.Venet...
A bientôt pour de nouvelles aventures les zamis--
Bises, So6