Bonne année les loulous !
Pour bien commencer l'année, il faut que je vous parle d'un
artiste génial, dont j'ai pu admirer les œuvres au Kunst und
Gewerbe Museum de Hambourg, pendant les vacances.
Il s'agit d'une expo photo, sur de grands fonds blancs, des
œuvres de Michael Tompert.
Paul Fairchild, photographe, a immortalisé les
réalisations mmmh disons, très spéciales de Michael.
Michael est allemand d'origine, mais il a passé pas mal de
temps en Californie, temple de la High Tech américaine.
(Nan, ils sont pas ensemble, c'est juste qu'ils s'aiment bien).
D'ailleurs, regardez un peu mieux la photo...
Michael, je pense qu'il faut pas trop l'énerver.
Car, pour réaliser ses œuvres, il a recours à des scies à métaux,
des scies circulaires, des lance-flammes, des revolvers et même... des
locomotives.
Ce que fait Michael?
Il détruit.
Mais pas n'importe quoi : des ipods, des imac, des iphones, des ipads,
et tout ce qui commence par un i... peut-être qu'un jour, son téléphone
marchait pas bien?
Ça a donné ça.
Pour chaque œuvre, il est spécifié le mode de destruction.
Ici, un 22 millimètre.
Ici, un bon vieux lance-flamme. Impressionnant, non?
Re- un revolver. Bang, bang, bang ! Bon sang ! ça doit être génial de
shooter un iphone ! Qu'est-ce que j'aimerais !
Oh ! le Joli ipod jaune ! BAM ! Allez HOP! Sous le train ! Hihi c'est rigolo !
Ça va pas être facile de téléphoner, maintenant...
Et voici, tadaaah mon préféré : une souris sans fil, découpée à la
scie circulaire ! Hihi ! On dirait une momie !
Vue du dessus ...
Et vue du dessous.
Un macbook air... Snif ... AU REVOIIIIIIR ! (Au lance-flamme :)
Symphonie de couleurs : tous ces ipods sont passés sous un train.
Bon, je vous mets pas l'iphone 4, ni l'ipad, je vois que vous êtes
déjà tout en sueur...
Les premières personnes à qui j'en ai parlé se sont exclamées
Oh ! Mais ça coûte très cher !
Je n'ai pas compris cette réaction.
L'art a-t-il un prix? Est-ce que, quand Rodin allait acheter un bloc
de marbre, il disait : c'est trop cher, tant pis, je ne vais pas le faire?
Cette expo montre une chose : on vit dans une société tellement
aliénée à tous ces petits objets, et tellement accro il faut bien le dire,
que le fait de les détruire revient à ce qu'aux siècles derniers brûler
un livre voulait dire : commettre un sacrilège. Un sacrilège tel,
qu'il est presque assimilable à une action de brûler ses idoles, et
donc scandaleuse aux yeux de certains.
Personnellement, j'adore ! Il y a une telle liberté, une telle force
dans cette action, de mettre au feu la société de consommation,
de consumer les billets de banque comme le faisait Gainsbourg :
c'est un acte d'affranchissement incroyable.
Donc, merci Michael ! J'ai passé une demie-heure jubilatoire à con-
templer ces œuvres, en essayant d'imaginer le plaisir intense que
ça me procurerait de faire exploser un de ces petits objets. En plus,
le résultat est tellement plus joli que les originaux ! Plein de petits
détails, de couleurs, un régal pour les yeux.
Seul problème, heu... si je mets le feu à mon ordi... ça va être un
peu difficile ensuite de vous écrire.
Mais bon.
C'est un détail.
L'art avant tout !
Des i-bisous !
I-Saucisse