Les gars,

Dans la vie tout n'est pas noir. Ce qui ne l'est pas

en tous cas, ce sont mes objets.

J'ai décidé de me mettre à l'art contempo, et au pop

art, enfin de m'affranchir des contraintes de l'utile,

donc, voici, tadaaa, ci-dessous, ma première oeuvre

d'art totalement inutilisable (mais pas inutile.)

Ça s'appelle, en français, "Dîner à l'étouffée"

et en anglais, parce que ça m'est d'abord venu dans

cette langue, "Stifled dinner". Les objets sont étouffés 

par leur jolie pellicule colorée.

Ils célèbrent l'impossibilité de manger. 

(Comme vous le voyez, j'ai un besoin urgent de photographe

pour mettre en valeur mes oeuvres...)

Voilà.

Il n'est pas anodin que les objets soient étouffés par un filtre 

qui évoque celui de l'enfance... Je vous laisse étudier les ré-

sonnances psychanalytiques de mes oeuvres.

(Un enfant de 5 ans y arriverait, NDLR)

Sur ce, l'artiste vous dit bonsoir :)

Pop Saucisse 

Bonjour les gens !

Meuuuh non je n'avais pas disparu, juste une éclipse.

Vous vous dites : rhaa ces gens qui glandent au mois

d'août, pendant que je me traîne au boulot !

Rhaa cette météo pourrie, même pas un orteil à paris-

plage tellement c'était mouillé ! Terrasses de cafés :

vides, cinémas : pleins ! Comme en hiver quoi !

Rassurez-vous ! cette année, c'était la même pour tout

le monde. Les littoraux français étaient noyés sous les

averses et les phénomènes climatiques hostiles (orages,

tempêtes, vent, grisaille) eau à 15 degrés au lieu de trente,

la baignade en écharpe ou en combi isothermique, voire

pas de baignade du tout en cas de physalies,

et même votre cher sud en a pris pour son grade.

Si vous réussissiez à partir pour une destination lointaine,

en dépit de la grève des pilotes d'avion, des perturbations

dans les trains et tout le tralala, par exemple en Argentine,

hop, vous vous faisiez kidnapper, violenter et tuer. Si vous

aviez choisi les caraïbes, un petit cyclone pour agrémenter

votre séjour ne serait pas de refus, etc, etc, etc.

Alors ? C'était pas mieux de rester au bureau?

Et de partir en septembre, comme tous les gens normaux, 

quand les transports fonctionnent, que c'est deux fois moins

cher et que les plages sont dix fois moins peuplées?

Biiiiennn sûuuuuur.

Malheureusement, ce n'est pas mon cas et ma rentrée c'est la

semaine prochaine ...

Je ne suis pas partie très loin à part dans les Vosges, en

Bretagne et en Alsace, mais surtout, je ne me suis pas tourné

les pouces, pendant que vous checkiez votre facebeurk au

bureau !

Et j'ai donc des tas de trucs à vous montrer !

En premier lieu, les MAGNIFIQUES, que dis-je, SPLENDIDES

tabourets que j'ai réalisés pour ma maman, et aussi un peu

pour me faire voyager par procuration.

TUTORING, pour chez vous.

Il vous faut :

   - Un vieux tabouret tout usé

(Le chat est en option.)

Vous avez vu? on dirait pas qu'il me regarde avec ses petits

yeux tristes de tabouret et qu'il me dit : "relooke-moi ! Allez,

s'il te plaît saucisse..."

Comme je suis une chic fille, c'est ce que j'ai fait.

Comme je ne savais pas trop ce que j'allais faire au début,

j'avais fait une sous-couche rose. Finalement, vu que j'ai

tout recouvert, j'aurais pu aussi bien me passer de la sous-

couche.

je voulais faire une dominante de vert et j'ai donc déchiré

toutes les pages qui en contenaient. Ici, le fond, sur lequel

je vais coller les autres images découpées.

L'essentiel c'est de ne pas trop charger, et surtout de mé-

langer des couleurs qui s'harmonisent bien ensemble.

Après, c'est un jeu d'enfant ! On découpe, on badigeonne

de colle à bois un peu diluée (ou de vernis-colle), et on appose.

Il ne faut pas se tromper, car le papier des magazines ne se re-

décolle pas très bien, il s'abîme.

Par contre il est très mou, ce qui fait des petits plis et des

ridules, qui normalement se lissent en séchant. Comme du

vernis-colle, quoi ! (Mais c'est qui cette Nicole?)

Tadaah ! Et voici le résultat :

c'est Fresh ! Vous trouvez pas ? Si, car c'est son nom !

Sans oublier les pieds, bien sûr :

Enfin une bonne utilisation pour les pubs dont les magazines

sont farcis ! haha ! messieurs les créatifs, vous êtes dans ma

création !

Fresh adore se promener dans le jardin, il y est à l'aise comme

un jardin fleuri lui même... Un peu de verdure chez vous, ça vous

dit ?

Ensuite, pour le protéger, deux solutions; une couche de vernis-

colle ou un coup de bombe de plastificateur (j'ai découvert ça

récemment, ça marche très bien ! Et on peut donc s'asseoir

dessus, sans crainte.)

Qu'allais-je faire du deuxième? La même chose... En Tahiti.

oui car ça me démangeait cet été d'être là-bas... Les lagons, les

poissons, les îles, le ciel d'outre-mer... ça a donné ça :

Madame la vahiné, je peux venir chez vous?

Pfff je sais, à 22 000km, ça vous fait une belle jambe...

Et mon tabouret aussi !

Voilà ! C'était mon tabouret "Tahiti-takatoukité".

Ces deux petites merveilles vont rester dans les Vosges...

Mais s'il vous prend l'envie de faire pareil, saisissez-vous de 

vos ciseaux !

Il vous faudra :

- Deux tabourets

- Une pile de "vieux" magazines

- Une paire de ciseaux

- De la colle à bois, ou du vernis-colle

- Un pinceau brosse plat, genre du 20 ou du 30

- Une bombe de plastificateur

- Des lunettes pour voir clair, et pas coller n'importe quoi !

Allez les titis, à vous, et bonne fin d'été !

Bisous

So6

Il était une fois, une petite table moche.

Elle était moche, dans le plus pur style "terroir", ou

meuble de campagne en vogue dans les années...

jamais. Voire, à l'extrême limite, dans le plus pur

style Vosgien. Je peux le dire, parce que je viens de

là-bas. Et que quand vous louez un chalet à l'ONF (office

national des forêts, NDLR), c'est le genre de mobilier que

vous trouvez. Ensuite, vous avez du mal à vous y faire,

et vous sursautez dès que vous tournez le commutateur

(oui car ce ne sont pas des interrupteurs normaux, mais

bien des commutateurs qui se tournent. A l'ancienne,

comme à peu près tout dans les Vosges. Bref.)

Pour couronner un tracé déjà pas mal lourd (disons,

d'un raffinement de pachyderme qui, en s'entraînant, aurait

décidé de dessiner une table), le menuisier (car ici on ne peut

décemment pas parler de designer) avait eu la géniale idée

de rajouter des carreaux de céramique.

Mais pas n'importe lesquels, madame ! Des carreaux ocres,

ornés de végétaux grâcieux, aux douces couleurs ... urine?

s'harmonisant avec le bois.

Et je ne dis pas, qu'une telle table ne peut pas s'accorder,

disons, avec le tapis sur lequel vous la voyez posée ci-dessus.

Le problème, c'est quand vous la mettez à côté de ceci :

Personnellement, car vous me connaissez maintenant,

je dis : GASP. Et/ou : au secours.

Vous l'aviez reconnu : il s'agit du canapé de Laura.

Oui car Laura a décidé de m'embaucher pour les dix

années à venir, c'est sa manière à elle d'encourager

les arts. Pour ceux qui ne la connaissent pas,

cf Le meuble seventies de Laura (cliquez)

Nous avons donc eu à nouveau d'âpres discussions,

jusqu'à ce qu'elle, son mari Daniele et moi tombions

enfin d'accord : non, nous n'allions pas garder la couleur.

Non Daniele, on ne pourrait plus voir les si jolis motifs

du carrelage. Et oui, il allait falloir dire aussi au revoir

au tapis.

Nous avons donc décidé un changement radical, et surtout,

géniale idée, d'assortir la table aux coussins du canap.

Après quelques couches de blanc, assorties au canapé,

je me suis mise à retracer les motifs des coussins, à l'aide

d'un calque. Rien de plus simple.

Hop; un petit expresso italien au caramel là-dessus, un petit

cake sicilien exhumé de sa boîte et sitôt englouti, et l'affaire 

était dans le sac. C'est l'avantage de travailler chez des Italiens :

on goûte les spécialités locales.

La peinture a pris beaucoup, beaucoup plus de temps...

Des tas d'expresso au caramel bien serrés et des tas de petits

cakes plus tard... Quatre couleurs, puis repasser les contours

au poska.

Tadaaah ! Voilà le résultat.

Bon, forcément, il a fallu que Daniele me rajoute des

difficultés... (sinon c'est pas marrant). Et si tu nous faisais

un petit liseré noir sur les pattes Sophie? Euh... Bon ok.

Le résultat, c'est une table qui n'est absolument pas

dans mon style. Je l'aime bien quand même, mais

je ne la mettrais pas chez moi.

Mais c'est là qu'on voit que je deviens une déco vraiment

pro : je fais des trucs, même quand ça ne me parle pas.

C'est le propre du décorateur : être un exécutant, conseiller, 

avant tout. Bon, quand on me donnera carte blanche pour

créer ma ligne de meubles, je pourrai me lâcher...

En attendant : je vitrifie mes réalisations, sans broncher,

Pour qu'elles résistent à l'usure du temps... Parce que

c'est quand même du travail, tout ça, et du travail bien fait !

Oui madame.

C'est comme le boulot que Daniele fait pour mettre en valeur mes meubles, en photo ... Merci, Daniele !!

Gros bisous,

Les zouzous.

So6

LES AMIS !!!

GRAAAAAAAAANNNNDE NOUVELLLE

SAUCISSIENNE !!!!!!!!!!

Une chaise a échappé au bûcher.

L'était en piteux état, elle errait toute seule

près des poubelles dans le 17ème...

Snif !

Dans ma rue ...

Je l'ai emmenée chez moi, je lui ai réparé la

patte, elle se sentait déjà mieux.

Ensuite je lui ai dit : qu'est-ce qui te plairait

comme relooking? Une petite coupe? un brushing?

Des mèches?

"Plutôt du bleu", elle m'a dit timidement.

Bon ok. Laisse moi réfléchir ...

Je sais !

Au début de l'année, j'avais flashé sur cette

couverture ...

Comme je suis une boulette, évidemment

j'ai oublié d'acheter le magazine avant qu'il soit

retiré des kiosques. Mais comme j'ai un magicien

à la maison, il m'a dégotté l'exemplaire DÈS que je lui

ai mentionné mes malheurs... Bon, vous emballez pas.

Il est pas vraiment magicien, il est juste ... allé à la

FNAC, suppléant ainsi aux neurones qui me manquaient

pour y arriver. Mais quand même. C'est très gentil.

Donc, disais-je, j'ai commencé à réfléchir à ma chaise

"surfeur d'argent" !

Le surfeur d'argent, si vous connaissiez pas, c'est un

personnage de comics américains qui a été popularisé

en France par Moebius. Moebius, vous connaissez pas?

Le dessinateur de BD le plus génial du 20ème siècle?

(Et du 21ème?) Alors là les gars je peux rien pour vous.

Vous êtes nases.

Bref, et donc me voilà lancée !

Mention spéciale, au fait, à Hervé qui m'avait aidée à

transporter la chaise chez moi, par une belle nuit brumeuse

et par -15°, dans le métro jusqu'à Abbesses alors que je

portais des talons en sortant du restaurant et que c'était

pas facile de pas se rétamer sur la glace.

Hoplà, même combat que ma chaise "La cagole", vous vous

souvenez? En bleu.

Ma chaise "Cagole de Marseille"

Et voili-voilààààààà le résultaaaat !!!!!!

Chanmé !!!

Enfin merci à mon photographe préféré, Daniele, qui magnifie

mon travail !

En résumé, cette chaise est le produit d'une grande chaîne de

l'amitié :

Merci à Moebius d'avoir dessiné le surfer d'argent,

Merci à Beaux Arts magazine d'avoir publié un spécial BD

américaine,

Merci aux gens qui ont abandonné leur chaise dehors par

grand froid,

Merci à Hervé de m'avoir aidé à la transporter,

Merci à Séb de m'avoir dégotté l'exemplaire de Beaux-arts,

Merci au gens qui fabriquent de la peinture,

Merci à Daniele qui l'a prise en photo et à Laura qui l'a

gardée dans son dressing,

etc, etc etc...

Michel D, si tu nous regarde.

Il y a aussi quelqu'un qui m'a dit merci, c'est Julien, à qui

j'ai offert la chaise...

(En fait elle va encombrer son salon donc en réalité il ne

me dit pas merci ;)

Voilà !

BACI les amis !

La suite !

Après avoir subi un petit strip-tease, mon fauteuil

des années 50 commence à se rhabiller.

Je lui ai refait un sanglage bien tendu mais élastique,

juste bien,

Puis on pose de la mousse sur l'assise.

Un carré de mousse de 5cm d'épaisseur, puis de la 3

qu'on biseaute pour faire le bombé.

Piece of cake ! (Pas du tout, c'est dur de biseauter droit...)

Après faut coller et jointoyer, et là c'est le moment délicat

où Michel décide de me passer au téléphone son pote Gérard

pour qu'il me raconte une blague ... Michel !!! Tu vois pas

que j'ai les doigts pleins de colle, que dans deux minutes

ça sera sec et trop tard, et que j'ai la langue tirée pour

m'appliquer?

Ensuite, les ailes. Oui, c'est les accoudoirs; il faut tendre 

une toile pour masquer le coffrage du bois :

J'adore les agrafeuses à compresseur. On dirait un flingue.

Et le résultat, c'est comme avec les flingues : plus rien ne

bouge ! Tac tac tac tac tac tac tac. Enfin ça c'est le bruit

que font celles de mes collègues. Moi, c'est plutôt : Tac.

Une heure passe. Tac. Une année bissextile passe. Tac.

Un mandat présidentiel passe. Etc. Parce qu'il faut bien

tendre ET agrafer ! C'est pas de la tarte !

Ensuite, recouvrir les accoudoirs de mousse.

1 cm, ça suffit.

ça a l'air tout bête comme ça, mais pour faire ces deux petits

ailerons de rien du tout ça m'a pris une après-midi.

Ensuite, j'attaque la ouate ...

C'est trop mignon comme matière la ouate on dirait

qu'on agrafe du nuage... C'est tout doux...

Je dois aussi en recouvrir mes ailerons.

Et après YES ! Je vais découper mes pièces de tissu

pour enfin recouvrir le siège !

Boah il va me falloir un  bon mois de plus vu la vitesse

à laquelle j'avance... Heureusement que Michel et Jean-

Marie me font des avances rapides de temps en temps...

(Faut dire qu'ils me font pas mal défaire aussi parce que

c'est pas assez bien...)

Prochain épisode : la fin !

En attendant, vous pouvez comme moi vous régaler

en jetant un oeil sur ce qui passe dans l'atelier, comme

cette magnifique banquette Louis Philippe et ses deux sièges

assortis, que Michel va refaire; ou ce canapé à 2000 €

qui m'a fait son petit effet, et sur lequel Michel a passé la

semaine... Aaah ce beau brun chocolat tout doux...

Je le veux !

(Pas encore refaits)

Alors à plus les gars !

Je termine et je reviens !

Bises Saucissiennes