Chris Bracey nous a quittés.
C'est moche.
Tous les gens qui nous quittent en général, c'est moche.
Comme ces dessinateurs, là, récemment. Je garderai mon opinion pour moi
parce qu'elle est privée, et que je ne pense pas que l'étaler sur les réseaux
sociaux changerait quoi que ce soit à la donne ni ne permettrait de faire
avancer les choses.
Mais je voudrais parler de Chris, l'artiste du néon.
Je ne savais pas que créer des néons pouvait être un art, jusqu'à ce que je fasse
un voyage au Chili, en 2008, et que je rencontre Carmen, tenancière d'un petit
hôtel qui était aussi artiste du néon, un métier en voie de disparition dans l'île
de Chiloë m'avait-elle confié. Elle m'avait juste montré ses petites réalisations,
et j'avais été convaincue.
Chris lui, il transcendait l'art du néon.
Parce que ses messages, sont plus que des appels à la lumière.
Ses messages nous font réfléchir, sourire, grincer des dents même.
Ses messages nous attirent comme des mouches sur un néon, non
pas à cause de la clarté qu'ils projettent, car souvent ce ne sont que
faibles lueurs, mais parce qu'ils illuminent l'intérieur de notre âme,
et percent un tunnel de lumière jusqu'à notre coeur. Qu'est-ce que
l'art qu'on aime? C'est ça.
Je vous le dis comme je le ressens.
Je l'ai découvert une fois qu'on nous l'avait repris, là-haut.
Je me suis sentie orpheline, comme à chaque fois que quelqu'un part.
Parce que je ne suis pas sûre qu'à part moi, quelqu'un y pensera encore.
Ha si, peut-être sa famille, sa famille réelle, et aussi sa famille d'artistes.
Eclaire-nous encore de l'intérieur, Chris.