Alors.
Tout a commencé, par un blocage.
Impossible de toucher un pinceau.
Il faut que vous sachiez que peindre, ce n'est pas anodin.
Ça demande d'être soit dans un état de sérénité absolue, auquel
cas on peut peindre des kilomètres ; soit dans un état de détresse
ou de perturbation extrême, auquel cas cela s'apparente à une
activité de survie, indispensable, comme un masque à oxygène
pour respirer, et même à un acte politique ou de rebellion.
Comme je ne suis ni dans la première situation ni dans la deuxième,
mais dans un espèce d'entre-deux m***ique, lymphatique et noncha-
lant, sans trop savoir ou je dois (p)oser le pas suivant, je n'y arrive pas.
Gnnnnh. Constipation de la production.
En fait, non, sur le papier, je continue de dessiner des modèles,
2 ou 3 par jour environ. J'ai donc quarante-douze mille projets de
meubles à réaliser, et il faudra que je rattrape tout ce temps
quand j'aurai un atelier pour le faire, ou un espace suffisant.
C'est ça qui est consternant. "Quand j'aurai." Dans "Libérez votre
créativité", Julia Cameron explique que cette maligne petite
phrase s'immisce souvent dans le cerveau torturé des artistes qui
devraient créer, mais qui ne le font pas. Pour eux, il manque toujours
quelque chose : du temps, de l'argent, de l'espace, des subventions,
l'approbation de quelqu'un qu'ils estiment, etc.
Le résultat est le même. Ils ne créent pas. Ils attendent, que les
conditions parfaites soient réunies pour s'y mettre.
Seulement voilà, what if? Que va-t-il se passer si les conditions
attendues ne sont JAMAIS réunies? Doit-on laisser mourir ses "bébés"
créatifs virtuels? Doit-on attendre que quelqu'un d'autre réalise vos
idées avant vous?
Bien sûr que non.
Il faut donc se débloquer. Souvent, il est impossible de se forcer à
créer, c'est-à-dire d'attaquer le problème frontalement. Il faut y aller
doucement, latéralement, par des voies détournées. C'est ce qu'elle
conseille aux scénaristes de Hollywood en panne sèche devant leur
page blanche : faites de la broderie. Du tricot. De la cuisine. N'importe
quoi, mais qui soit créatif, et qui vous enlève le poids de la culpabilité
de ne pas travailler, alors que vous savez que vous devriez, que le temps
n'est pas extensible, etc.
Alors, je me suis d'abord tricoté une écharpe... Pas de pinceaux, pas
de peinture, rien à voir avec le dessin de près ou de loin.
Ça a donné ça ...
C'est chaud et c'est douuux !! et je suis bien contente de l'avoir tricotée.
Puis, je me suis lancée tout doucement dans une activité régressive,
la pâte à modeler. La fimo, j'en avais entendu parler mais je me disais
que ça devait être difficile à travailler. Pas du tout. Un jeu d'enfant.
Vous créez des objets, vous cuisez une demie-heure, et paf. C'est hyper
solide et résistant.
Donc, voici mes petites créations...
(Taille : 2,5 cm)
Voui. On a le droit de pas porter les deux mêmes. (Enfin, demandez à
votre mère quand même, je sais pas)
(Taille : 3 cm)
(Taille : 2 cm de diamètre)
Et mes préférées : (musique des beach boys)
Youhou duuuude !!! (surfing couscous)
(Avec les chutes)
J'y ai tellement pris goût que j'en fait au moins deux paires par jour.
Après, il va falloir que je trouve quoi en faire... Les porter, ou vous les
envoyer... En tous cas je me suis remise à faire quelque chose de mes
dix doigts, c'est déjà ça !
Bisous les zamis !
So6 de noël